"Les vélos d'occasion, c'est toute ma vie". Voici le genre de phrase qu'aurait pu dire Velook.fr si il avait une âme.
En effet, tout tourne autour de l'achat de vélos d'occasion sur notre site qu'il s'agisse de vélo vintage, VTT, pour femme, de course et bien d'autres styles et sous-styles...
Néanmoins, nous avons découvert que nous ne faisions pas forcément consensus et encore moins l'unanimité.
Il y a quelques mois, Isabelle LESENS, célèbre blogueuse pro-vélo, nous a expliqué pourquoi l'achat d'un vélo d'occasion ne lui semblait pas une très bonne idée. On a été tellement surpris qu'on lui a demandé de nous écrire un petit billet pour vous l'expliquer à vous aussi.
Tout vélo a une histoire. Il a été offert ou bien il a accompagné toute une vie. Certains sont modernes et n’ont pas eu le temps d’être aimés.
Mais comment le savoir ? Comment accepter un objet qui a perdu toute identité?
Certes la plupart du temps vous n’achetez un vélo d’occasion que parce qu’il ne vaut pas cher. C’est-à-dire que, sauf si vous êtes vraiment fauché (ou migrant, bien sûr), vous l’achetez dans la perspective d’un vol accepté d’avance comme une fatalité.
Au-delà des sentiments, les vélos d’occasion ont plusieurs inconvénients:
- Il n’y a pas beaucoup de choix.
- Il faudrait être un expert pour savoir s’il est en état ou pas. Les plus graves défauts sont les plus difficiles à détecter, fêlure ou pliure du cadre, rouille à l’intérieur, pédale faussée …
- Il se revendra aussi facilement que vous l’avez acheté, ce qui veut dire qu’il est une charmante proie pour petit voleur.
Un achat d’occasion peut valoir la peine s’il est effectué ou contrôlé par un connaisseur. Mieux vaut donc acheter dans un atelier participatif, chez un revendeur mécanicien ou dans les reventes annuelles des loueurs de vélos.
Mais attention encore, si ce vélo a besoin d’être réparé, vous pourriez avoir du mal à trouver quelqu’un qui sache le faire. Un exemple : j’avais un problème de dérailleur sur mon vélo acheté neuf vers 1993. En 2015 le mécano, par commodité, coupe le câble, et s’aperçoit après qu’il était d’un modèle qui ne se fait plus. J’y ai perdu un vélo entier.
C’est malheureux à dire, peut-être, mais je l’ai remplacé par un vélo moderne que je compte garder 30 ans. Et sans illusion, à ce moment-là personne ne saura me le réparer, ce qui ne sera pas trop grave pour moi car moi-même je ne serai plus tellement réparable. Au moins suis-je assez sûre de la qualité du départ.
Chaque chose ayant un prix, en matière de vélo on en a pour son argent. A mon avis ça vaut le coup d’y mettre le prix.
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Ben (mardi, 07 février 2017 15:05)
c'est bien d'avoir publié son billet. Bein... non, je ne suis pas convaincu par ses arguments. Les vélos peuvent comme nous avoir plusieurs vies. Partir sur une suspicion de vélo volé ou cachant un défaut fatal révèle pour moi une vision assez pessimiste du monde.
je lis bien? On peut aussi craindre que notre vélo d'occaz soit volé? Comme un vélo neuf en somme...
Finalement il faudrait acheter son vélo, comme beaucoup d'autres matériels de valeur, neuf pour évacuer tout risque? Et laisser aller à la casse des vélos qui peuvent encore servir? Continuer à consommer du neuf en mettant au rebus le "vieux" encore en état de marche ne me semble pas très raisonnable dans une société où l'on se pose tout les jours la question de la durabillité des choses...