Avertissements :
En 2015, parmi les 23,2 millions de salariés habitant et travaillant en France (hors Mayotte), 70 % utilisaient principalement leur voiture pour aller travailler (source INSEE). Les autres modes de transports étaient minoritaires : 16 % des salariés empruntaient les transports en commun, 7 % marchaient à pied et 4 % utilisaient des deux-roues, motorisés ou non. Enfin, 3 % n’avaient pas besoin de se déplacer pour exercer leur activité professionnelle.
Enfin, un tiers des salariés, soit 7,5 millions de personnes, vivent et travaillent dans la même commune. Dans 51 % des cas, le trajet domicile-travail est alors effectué en voiture.
A partir du 11 mai, l’activité des entreprises et des administrations va reprendre progressivement.
Beaucoup des travailleurs, ne pouvant pas faire de télétravail, devront se rendre sur leur lieu de travail.
Nous savons déjà que l’offre de transport en commun ne sera pas rétablie à 100%. En outre, de nombreux travailleurs éviteront ce mode transport à cause de la promiscuité et de la crainte d’être contaminé par le COVID-19. De plus, il est préférable de ne pas inciter à l’usage des transports en commun en raison de l’impossibilité d’y faire respecter efficacement la distanciation physique. Tout moyen de report de l'usage des transports en commun semblent être exceptionnellement favorables à la prévention de l’épidémie.
Les expériences étrangères de déconfinement et notamment chinoises, ont démontré un recours accrue, ou massif, à la voiture individuelle au détriment des transports en commun.
Pour les salariés habitant à moins de 3 km de leur lieu de travail, la marche ou le vélo seront les modes de déplacement privilégiés.
Les travailleurs habitant au delà, et désertant les transports en commun, auront plusieurs choix selon les moyens de mobilité dont ils disposent : voiture, moto ou vélo.
Par ailleurs, les études démontrent qu’en moyenne plus de 70% des travailleurs habitant à moins de 5km de leur lieu de travail privilégient déjà la voiture. Pour eux, nous parions que rien ne changera.
Pour encourager l’usage du vélo, de plus en plus de petites et grandes collectivités vont expérimenter l’urbanisme tactique. Ils vont adapter une partie des voies réservées aux véhicules motorisés aux vélos. Concrètement il s’agit de créer des pistes cyclables temporaires sur tout ou partie des boulevards, avenues et routes. Cette solution permet de répondre aux problèmes liés à l’absence d’infrastructure cyclable : insécurité ou sentiment d’insécurité des cyclistes.
Afin d’inciter à l’usage du vélo, d’autres solutions vont être déployés comme le forfait mobilité. Il permet à une entreprise d’indemniser les salariés venant travailler à vélo à l’image de la prise en charge des titres de transport en commun. Les décrets d’application ne sont malheureusement pas encore publiés.
Malgré ces initiatives, des millions de travailleurs :
Avant d’adopter toute solution à ces problèmes, il sera utile d’objectiver le nombre d’individu concerné.
Au regard des données citées plus haut, nous pouvons déjà estimer que :
Enfin, tous ces salariés ne reprendront pas leur activité en même temps le 11 mai pour diverses raisons :
Pour toutes ces raisons, nous estimons :
Ces données ne prennent pas en compte les écoliers, collégiens et lycéens devant reprendre les chemins de l’école.
Les vélocistes sont déjà très sollicités. Les stocks de vélos neufs ne seront pas suffisant. Les grandes enseignes ne sont pas toutes ouvertes. La logistique fait défaut.
Cette solution risque également de créer des effets d’aubaine.
Cette solution existe déjà pour l’aide à l’achat de vélos électrique.
Enfin cette aide est paradoxale avec les objectifs de réduction des déchets.
L’acquisition de vélos neufs ne semblent pas mériter un soutien financier et politique.
Les entreprises manquent déjà de trésorerie. Il paraît difficile de leur demander d’acquérir des flottes de vélo. Même si on leur propose un crédit à taux zéro, ce sont des dettes qui s’ajoutent à celles en cours. Cette solution semble peu efficace.
Les entreprises disposant des ressources nécessaires se tourneront peut-être vers cette solution. De nombreux opérateurs privés offrent ce type de solution.
Les marchés forains reprennent petits à petits dans des conditions spécifiques en respectant les mesures de distanciation sociale.
L’ouverture de bourses aux vélos pourrait se faire dans les mêmes conditions.
Ces initiatives relèvent des associations locales de promotion du vélo avec l’aide des collectivités territoriales. Les bénévoles de ces associations arriveront-ils à se mobiliser en cette période ?
Afin d’encourager à l’entretien et la réparation des vélos d’occasion, le gouvernement pourrait réduire à 5% la TVA sur ce type d’activité. Il existe un risque d’effet d’aubaine si certains vélocistes conservent les tarifs pré-confinement malgré la baisse de la TVA. La baisse de la TVA dans la restauration a malheureusement démontré les limites de cette méthode.
La France regorge de vélos d’occasion en bon et mauvais état. Les caves, greniers et trottoirs regorgent de vélos en mauvais état.
Cette aide financière permettrait d’inciter les français à acheter un vélo d’occasion ou à réparer un vélo d’occasion en mauvais état.
Cette aide irait directement dans l’économie locale chez les vélocistes ou associations.
Elle pourrait financer les réparations et l’acquisition du matériel pour le bon entretien du vélo : pneus, anti-vol, sonnette, casque…
1. Versement d’une aide financière “entretien vélo” sur critère social :
Le service public numérique “Démarches simplifiés” permettrait de déployer très rapidement cette solution.
La valeur d’un bon d’achat pourrait être de 50€ par foyer.
Les pièces justificatives nécessaires pour en bénéficier seraient :
Principale limite : pas de certitude que cette aide soit utilisée pour l’entretien d’un vélo. Il existe les même problématiques pour les “bourses des collèges”.
Exemple : Bourse des collèges
2. Remboursement post achat sur présentation de la facture :
Cette solution n’est pas adapté à ceux ne disposant pas des moyens pour avancer ce type de dépense.
Le service public numérique “Démarches simplifiés” permettrait de déployer très rapidement cette solution.
Le plafond de cette aide pourrait être de 50€.
Les pièces justificatives nécessaires pour être remboursées seraient :
Exemple : Prime à l’achat vélo cargo en IDF
3. Un système de type "bon d’achat/compte crédit entretien vélo
Le travailleur renseigne sa situation dans un simulateur en ligne en indiquant son revenu fiscal de référence (exemple : bourse des collèges).
Sa demande est validée.
Il reçoit une bon d’achat/réparation dématérialisé (qu’il peut imprimer - QR code) utilisable en plusieurs fois uniquement chez les vélocistes (API entreprise - code de référence : réparateur vélo) ou pour l’achat de matériel d’entretien.
Il dépose son vélo à réparer. Il récupère son vélo réparer et paie avec le bon d’achat.
Le vélociste adresse le code du bon d’achat pour recevoir le paiement.
La faisabilité technique de cette solution reste à explorer.
Elle a l’avantage de ne pas faire avancer les frais au travailleur. En revanche, le vélociste ne perçoit pas les fonds immédiatement.
Exemple de dispositif similaire : PASS Culture
Solution | Qui avance les frais ? | Faisabilité ? | Risques | Versement des fonds par rapport à la date d'achat |
1. Versement d'une aide financière | L'Etat | Facile | Pas de certitude sur les destination de cette aide | A priori |
2. Remboursement des réparations/achats d'entretien | Salarié cycliste | Facile | Exclusion des plus démunis n'ayant pas les moyens d'avancer les dépenses | A posteriori |
3. Bon d'achat pour la réparation/entretien vélo | Vélociste/Association réparation vélo | A étudier | Incertitude sur la capacité des vélocistes à avances les frais | A posteriori |
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