COMMENT VALORIsER LES UPGRADES A LA REVENTE ?

Voici un sujet dont les experts, les amoureux du beau matos (et les professionnels) nous parlent très régulièrement et à juste titre.

Vous êtes un certain nombre, surtout les coursiers,  à être en quête perpétuelle d’amélioration de votre machine d'occasion, pour la rendre encore plus rapide, encore plus belle et désirable à vos yeux.

Vous êtes nombreux à vous poser cette question bien légitime :  

Comment faire pour calculer la valeur exacte de mon vélo d'occasion avec toutes ses modifications en cas de revente ? 

A cette question complexe, nous répondons généralement par quelques réflexions de bon sens et c’est de cela dont nous allons parler ici. 

NYD Vélo réfléchit beaucoup à ce sujet et ils seront certainement un jour en mesure de délivrer un système qui soit capable de calculer à l’euro près la valeur exacte de votre vélo avec toutes les configurations ajoutées. Mais pour l’heure nous vous mentirions si nous faisions une telle promesse, le nombre de marques (sérieuses ou pas) est vertigineux et donc les configurations possibles infinies, les prix sont difficiles à tracer. Il y a parfois un tel écart entre ce que les fabricants communiquent, ce qui se pratique en réalité, le moment ou vous avez fait votre modification, etc.

Donc plutôt que de vous décevoir ou vous donner des informations inexactes, voici les conseils de base bien (en phase avec la réalité), qui vous aideront à mieux vendre, mieux acheter et limiter les erreurs dans les deux sens.

En premier lieu, ne pensons plus « matos » un instant et intéressons-nous au marché en général.

On va vous mettre directement dans le dur désolé…

Vous récupérerez peu de valeur de vos modifications à la revente, au regard de l’investissement consenti pour ces upgrades. C’est vrai dans le vélo comme dans les autres marchés. 

Prenons pour exemple l’immobilier. Vos pourriez avoir doté votre appartement des équipements les plus luxueux et onéreux ou votre maison d’une piscine. Vous serez inévitablement confrontés à la logique du prix au m2 et vous ne pourrez récupérer qu’une faible proportion de ces investissements. Idem dans l’automobile. Si vous avez coché toutes les cases de la liste d’options au moment de l’achat du véhicule neuf. Si la note est salée au point d’en faire doubler la valeur. Alors vous serez déçu au moment de la revente. C’est normal, tous les marchés de cession de biens ont besoin de barèmes, de normes qui les rendent comparables pour intéresser de possibles acquéreurs.

Dans un second temps, tournons-nous vers l’acquéreur potentiel qui est une personne assez différente de vous.

• Vous êtes un expert, un passionné prêt à consacré une part budgétaire importante à l’achat de votre vélo et aux composants ajoutés en Upgrade. 
• Une personne qui se tourne vers la seconde main n’a pas les mêmes motivations. Le sujet pour elle c’est le prix et le fait que votre vélo puisse se comparer avec d’autres, donc moins sensible aux arguments techniques ou cosmétiques incontournables à vos yeux.

Vous n’avez plus les composants d’origine et vous voulez néanmoins connaitre la valeur de votre vélo avec ses Upgrades ? 

Pas de problèmes. On vous prévient les choses vont se complexifier légèrement mais si vous êtes encore là, c’est que cela vous intéresse. Poursuivons.

Nous allons maintenant vous donner quelques clefs pour comprendre à commencer par deux notions importantes : L’OEM et l’Aftermarket.

Prenons par exemple Shimano, équipementier « notable » de l’industrie du cycle, qui délivre ses composants de deux manières : 

• Directement chez les assembleurs et les marques qui livrent les vélos complets dans une configuration dite « première monte » c’est le marché de l’OEM.
• Mais Shimano fournit également les revendeurs et les sites internet qui vous vendent ces composants au détail. C’est le marché dit « Aftermarket » sous-entendu après la vente du vélo complet. Ce marché regroupe à la fois les composants d’équipement pour faire vos Upgrades et les consommables pour l’entretien. 

Les assembleurs achètent en gros auprès des équipementiers et ont donc un pouvoir de négociation plus important. Ce qui permet aux marques de vous proposer des vélos complets au prix/équipement plus avantageux. 

Si vous avez déjà fait l’exercice d’additionner la valeur de vos composants, vous avez pu constater que votre vélo neuf n’a pas la même valeur, acheté complet ou en pièces détachées. Par conséquent pour le même composant il y a une valeur OEM (s’il est monté sur le vélo) et Aftermarket (s’il est vendu seul).

Et ce qui est vrai en neuf est vrai en occasion.

Nous présentons ici l’exemple avec un ratio de +20% en valeur aftermarket mais il peut varier. 

Dans les zones de prix stratégiques qui représentent les volumes des marques et où elles se doivent d’être plus compétitives (pour la route entre 1500 et 2500 euros), ce ratio oscille entre +25 et +35%. Il peut être plus élevé pour certaines marques, en particulier en vente direct par correspondances ou dans la grande distribution, dont l’argument majeur est de vous offrir un rapport prix / équipement ultra concurrentiel. 

Plus vous montez en gamme et plus ce ratio se réduit. C’est normal, les volumes par modèle baissent et il y a moins d’enjeu sur le prix final. 

Il est à quasi 0% au sommet de la pyramide des prix des fabricants et chez les marques qui vous vendent les vélos sur configurateur sur internet. 

Passons maintenant à un cas concret.

Admettons que vous aviez acheté ce vélo à 3000 € et que vous décidiez de l’upgrader, cas classique, avec une paire de roue à 1000 € en aftermarket. 

• En aftermarket le prix est celui que vous avez payé réellement, pas le prix d’origine catalogue de la marque.

A votre avis quel est le prix de votre vélo d'occasion ? 4000€ ? Et bien non.

D’abord il faudra retrancher la valeur OEM de votre paire de roues d’origine. 

Pour la calculer c’est simple. La valeur aftermarket étant 20% supérieure pour notre vélo, si elle a une valeur connue en aftermarket vous la divisez par 1,2.

Si elle n’a pas de valeur connue, (par exemple une roue première monte avec stickers de la marque du vélo), considérez que les roues représentent environ 20% de la valeur totale du vélo complet. Donc dans notre cas 605€.

Vous allez monter vos roues d’upgrade et mécaniquement, si vous décidez de vendre votre vélo avec, elles seront considérées in fine comme des roues de première monte au prix correspondant.

Donc

Cet exemple n’a pas vocation à être une règle qui s’applique dans tous les cas. (De plus il est présenté pour un modèle neuf sans décote). Nous l’avons vu, de nombreux critères le rende très relatif. Il vise simplement à démontrer que toutes les améliorations couteuses que nous apportons à nos montures sont mécaniquement dévaluées dès lors qu’elles sont installées.

Nous ne disons pas de ne pas les faire au contraire ! Améliorer nos machines est pour nous un vrai bonheur et une réelle motivation.

Alors comment perdre le moins possible ? 

On vous conseil de garder vos composants d’origine. Bien sûr le fait de les vendre nous permet justement de faire nos upgrades mais in fine ce n’est pas économiquement favorable. 

En revendant en configuration d’origine le vélo partira plus rapidement car il sera comparable et les décotes sur la base du prix de départ seront moins violentes.

Vous pourrez transférer vos upgrades sur votre prochain vélo ou les vendre au détail sur la base du prix aftermarket. Ainsi leur valeur ne sera pas dégradée du fait d’être monté sur le vélo !