Vous n’y avez jamais été confronté ? Tant mieux mais pourtant ce phénomène existe et serait à l’origine de bon nombre d’accidents: l’EMPORTIERAGE.
Inutile de chercher, vous ne trouverez aucune définition puisqu’il s’agit d’un néologisme francisant le terme anglais « dooring », l’emportiérage est un phénomène bien connu des cyclistes. Prenez l’exemple d’un vélo qui circule sur la chaussée, un automobiliste stationné sur le côté ouvre sans précaution sa portière. Et Bim, Bam, Boum !
Vous l’aurez compris la portière et le vélo n’auront peut-être pas grand-chose, en revanche, les préjudices corporels pour le cycliste peuvent s’avérer importants. Les quelques chiffres trouvés sur la toile montre par exemple qu’en 2010, à Lyon, 17% des accidents était dû au phénomène d’emportiérage. De son côté, l’état de Virginie (USA) a recensé 250 accidents de « car dooring » en 2015.
Vidéo New-yorkaise !
Même si le code de la route (article R 417-7) impose à l’automobiliste de s’assurer qu’il peut ouvrir sa porte sans danger sous peine d’une amende prévue pour les contraventions de première classe, l’envie pressante d’un paquet de cigarettes ou d’un croissant passera en priorité devant la sécurité.
Ainsi, quelques règles de bonnes conduites faciles à adopter au quotidien pourraient contribuer à éviter ce type d’accident. Certaines d’entre elles sont issues des recommandations de la campagne UnePorteUneVie lancée par le groupe Saint-Zotique et la Coalition vélo de Montréal afin de dénoncer l’emportiérage :
De leurs côtés, les pouvoirs publics prenant la mesure du problème pourraient engager des actions concrètes pour lutter contre le phénomène. Par exemple, les pistes cyclables pourraient être plus larges, plus visibles et comporter une zone de « car dooring ». Ceci a été expérimenté à Ottawa.
A l’instar des panneaux publicitaires, de véritables panneaux illustrant le danger pourraient être disséminés aux carrefours des villes.
Sans pouvoir établir de lien direct et certain, depuis qu’une campagne de sensibilisation sur le sujet a été lancée dans la ville de Montréal en 2014, les services de police locaux constatent une baisse des accidents de ce type (103 accidents en 2013, 70 en 2014 contre 45 en 2015).
Et si malgré toutes ces précautions, vous êtes malheureusement victime d’un « accident de portière », sachez que l’assureur responsabilité civile du véhicule interviendra dans la réparation de vos préjudices sauf à ce qu’il démontre la faute inexcusable commise par la victime qui pourra éventuellement exclure tout droit à indemnisation (les cas sont rares). En effet, le seul critère de l’implication du véhicule terrestre à moteur est suffisant pour que la victime puisse diriger son action contre le conducteur du véhicule. Cette implication est établie toutes les fois où il y a contact avec la portière mais aussi dans l’hypothèse où il n’y aurait pas eu de contact entre la portière et le cycliste ; dans ce dernier cas, il convient de prouver que la manœuvre imprévue (ouverture intempestive) a joué un rôle dans la survenance de l’accident. L’assurance obligatoire du véhicule couvre le conducteur propriétaire mais également les passagers transportés.
Ayez les bons réflexes et si votre état physique vous le permet :
La procédure est alors lancée et l’Assureur disposera d’un délai de 8 mois pour vous présenter une offre indemnitaire.
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Gabriel (mercredi, 23 mars 2016 18:55)
Bonjour,
je voudrais savoir ce qu'il en est dans le cas d'une voiture garée dans le sens de la circulation, sur une place le long de la route. A droite, une piste cyclable obligatoire, à gauche, la route. Le conducteur contrôle, ouvre sa portière, et paf, le vélo qui était dans l'angle mort. Est-ce que le conducteur est toujours responsable dans ce cas ?